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L’offboarding : pourquoi rompre avec classe ?

Publié le : mercredi 30 septembre 2020

La vie professionnelle est plus mouvementée que jamais, frappée de plein fouet par le contexte de crise épidémique et économique.

En conséquence, le zapping professionnel par choix ou par nécessité s’impose face à la croyance dépassée de « l’emploi à vie ».

En quittant l’entreprise, rares sont les salariés qui bénéficient d’un véritable accompagnement. Découvrez pourquoi l’offboarding est le processus ultime pour préserver la marque employeur, et bien plus.

 

C’est quoi l’offboarding ?

Impossible de définir l’offboarding sans évoquer l’onboarding.

Il s’agit de deux processus distincts, mais intimement liés. Ils marquent les grandes étapes de l’aventure d’un salarié au sein de l’entreprise.

L’onboarding désigne l’ensemble des actions déployées pour accueillir et accompagner l’intégration d’un nouveau collaborateur.

L’équivalent du « bienvenue à bord » de l’univers du voyage : accueillir, rassurer, sécuriser, guider.

La plupart du temps, ce dispositif fait l’objet d’une attention particulière, et lance le salarié sur la voie d’un parcours évolutif en interne.

L’offboarding est le processus d’accompagnement d’un collaborateur sortant.

Transposé aux passagers d’un vol privé en première classe, le message correspondant pourrait-être :

« Nous espérons que vous avez fait bon voyage. N’hésitez pas à nous faire part de vos suggestions. Nous serons heureux de vous retrouver prochainement sur notre compagnie ».

Le b.a.-ba d’une rupture en bons termes sans oublier l’essentiel : évaluer la satisfaction client, fidéliser, valoriser, marquer positivement les esprits.

Et si l’offboarding était la condition non négociable d’un « au revoir » gagnant-gagnant ?

 

Pourquoi l’offboarding est-il indispensable ?

En dehors du traditionnel pot de départ, le processus d’offboarding est un enjeu RH encore timide.

Pourtant, la mise en œuvre d’une gestion opérationnelle de toutes les étapes du départ d’un collaborateur représente de sérieux atouts pour l’entreprise.

 

Préserver et booster la marque employeur

Zapper l’offboarding, c’est accepter tacitement de négliger la réputation de l’entreprise sur les réseaux. C’est aussi se priver définitivement du phénomène des « salariés boomerang », ces talents qui reviennent frapper à la porte après avoir découvert de nouveaux horizons.

La réintégration de profils performants déjà formés et aguerris à la culture de l’entreprise est pourtant une aubaine pour gagner du temps et réduire les coûts.

Dorloter le personnel qui part, c’est au contraire garantir une meilleure attractivité pour les nouveaux candidats, plus efficace qu’une campagne de pub.

Les ex-salariés heureux deviennent naturellement les ambassadeurs de la marque employeur. Nul doute que leur dernière aventure professionnelle sera un sujet de choix pour leurs nouveaux réseaux.

En revanche, tout comme les clients insatisfaits, les employés mécontents feront entendre leur voix plus fort et plus longtemps.

 

Mobiliser en interne

L’expérience collaborateur se nourrit notamment des interactions entre collègues, de la qualité de vie au travail et des valeurs de l’entreprise.

Si tout commence souvent sous les meilleurs auspices par un processus d’intégration réussi, quelles sont les conséquences d’un offboarding négligé ?

Quand un salarié s’en va, c’est comme un petit tsunami émotionnel :

une place vide déstabilise l’organisation et questionne intimement en miroir l’intérêt de chacun à rester dans l’entreprise.

Démobilisation, envie de départ, insatisfaction, inquiétudes sur la réorganisation…l’impact d’un départ précipité sur ceux qui restent est donc un baromètre à surveiller de près.

Quand la Qualité de Vie au Travail est une valeur essentielle de l’entreprise, le duo onborading-offboarding bienveillant pourrait bien être un incontournable de la mobilisation des salariés en interne.

 

Savoir attirer les nouveaux profils

Selon un sondage publié sur le site Monster, la crise sanitaire a bousculé la valeur travail pour un nombre conséquent de Français :

55 % réfléchissent au sens de leur travail, et près d’un jeune sur 2 pense ne pas trouver d’emploi dans les mois à venir. Certes, la marque employeur est un véritable outil de séduction. Cependant, elle pourrait bien ne pas suffire aux attentes des jeunes candidats à l’emploi.

Plus qu’une image ou un discours global sur la Qualité de Vie au Travail, les candidats recherchent désormais de multiples preuves de la prise en compte de l’humain d’abord.

Au même titre que la mise en place du télétravail sur la base du volontariat, l’offboarding fait partie de ces actions concrètes qui font sens.

 

 

Offboarding : mode d’emploi

 

L’offboarding représente bel et bien un enjeu crucial pour l’entreprise, mais comment en faire un dispositif d’accompagnement à part entière ?

Voici 5 clés pour se quitter avec classe et méthode :

 

1.    Prendre du recul

La démission d’un collaborateur est souvent perçue comme une trahison par l’entreprise. Dans ce cas de figure, le départ sous-entend des adieux amers, et sans come-back.

L’affectif a tendance à prendre le pas sur une manière plus objective de considérer l’enjeu collectif.

Changer de point de vue permet à l’entreprise de raccrocher les talents d’hier qui seront  devenus encore plus compétents demain.

Savoir dire au revoir avec le sourire laisse la porte entrouverte, sans équivoque.

 

2.     Anticiper le passage de relais

Le départ d’un salarié signe parfois la disparition pure et simple des procédures et savoirs essentiels à son poste. Anticiper la transition est la seule manière d’organiser la transmission des données indispensables au futur collaborateur.

 

3.     Communiquer ouvertement

Rien de pire que de laisser un salarié partir en catimini, laissant place aux doutes et spéculations sur les changements à venir. L’expérience collaborateur, c’est aussi  évoluer dans un climat professionnel de confiance, et une communication transparente, sans chape de plomb.

 

4.     Recueillir le précieux feedback

L’organisation d’un entretien spécifique est l’occasion rêvée de prendre note de toutes les informations perspicaces. Tout comme le rapport d’étonnement à l’intégration, le retour d’expérience est une mine d’or pour l’amélioration continue en interne.

Par ailleurs, l’entretien est un moment propice pour planifier la restitution du matériel professionnel (ordinateur, téléphone portable, voiture, badges…) et la suppression des données sensibles, comme les codes d’accès aux systèmes informatiques.

 

5.     Célébrer positivement le départ

Se séparer d’un salarié est une occasion supplémentaire de rassembler. Célébrer l’évènement autour d’un moment convivial permet de rassurer et clarifier collectivement les changements et nouveaux objectifs consécutifs au départ.

Par ailleurs, remercier publiquement et recommander officiellement son collaborateur est une bonne façon de préserver l’image de l’entreprise et de garder le lien en cas de come-back.

Avec des carrières de plus en plus hétéroclites, la vie en entreprise est désormais un séjour jonché d’incertitudes. Quelle que soit la prochaine destination, l’expérience n’en est que meilleure avec un décollage et un atterrissage dans des conditions optimales. À propos, que diriez-vous de votre dernier voyage ?

 

Rédactrice web pour le Mercato de l’Emploi, Ombeline CADIERGUE

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